Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'un insomniaque
22 septembre 2011

Mon héros a moi.

"We never cry for love

We're superheroes
We are back where we belong
We never cry for pain
We're superheroes
Man can stand where he belong"

Ainsi commence et termine le refrain de "Superheroes"  (Edguy, album: Rocket Ride 2006). 

 

 

C'est finalement assez vrai. Une personne qui ne pleure pas à cause de la douleur ou de l'amour, n'est finalement pas très humaine. Surhomme ou non humain? Là encore, difficile de s'y aventurer sans faire de gaffe (eh oui, même Spiderman pleure. Bon en fait surtout lui, parce que c'est probablement l'un des super héros les plus humains de chez Marvel). Mais peut être que l'un peu allez avec l'autre.

Et vous? Quel est votre héros à vous? Celui qui vous a rendu jaloux, qui vous a peut être servit de modèle? Pour moi, cela n'a fait aucun doute depuis que j'ai lu et étudié Albert Camus. Je parle évidemment de Meursault dans "l'Etranger" (1942). Peut être était-ce à cause de l'état d'esprit dans lequel je l'ai lu la première fois, peut être était-ce parce qu'à l'époque, j'aspirais à pas grand chose sinon à un stoïcisme sévère, ou une forme plus dégénérée de sociopathie, comme celle de Meursault. 

Albert Camus: "Dans notre société tout homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à mort." Référence ici à Meursault. On découvre le héros très vite indifférent à la mort de sa mère. J'ai lu ce bouquin en 2006, et je venais d'enquiller deux deuils. Deux amis proches. Et je devais me préparer à celui de mon arrière grand-mère qui suivie peu de temps après. Et effectivement, même s'ils n'étaient pas ma mère, je n'ai pas pleuré. Ni autre chose. En fait rien. Jusqu'aux contre coups, mais c'est une autre histoire. Peut être qu'en ce sens là, la proximité entre Meursault et moi c'est faite plus proche. Cela peut paraître anodin dit comme ça, mais dans des périodes un peu troublée de notre existence, il suffit parfois d'un rien.

Conjugué à ça, Meursault appartenait à tout ce que je pouvais rêver d'être. Un sociopathe. Une forme de libération en quelque sorte. Une libération sociale. Je n'en pouvais plus des gens. (Bon... certes, je ne peux encadrer personne à l'heure actuelle, mais j'ai, je trouve, fait beaucoup d'effort. Par rapport à mon moi d'y il y a 5 ans.) Ne rien ressentir... étrangement, cela relevait du fantasme chez moi jusqu'à... jusqu'à il y a encore quelque mois. En réalité, maintenant, j'apprends à vivre. Je me suis tellement handicapé avec ça, le fait de ne rien vouloir ressentir, qu'au final, je ne vivais pas plus que la souris de mon ordinateur. Et encore... Elle on la touchait. Et elle était indispensable. Moi, pas.

En vous parlant de l'Etranger d'A. Camus, j'ai plaisir à me souvenir que je m'insurgeais contre mon prof de lettre de l'époque (un gros con puant) quand il qualifiait de Meursault de trou-du-cul. Ok. C'est un anti-héro, je veux bien le concevoir (encore que). Mais clairement, ce qu'il avait dit de Meursault pendant 3 mois ou l'on a étudier l'Etranger, je l'ai pris pour moi. Ca me parait toujours très bête d'ailleurs, mais ça me fait sourire. Aaaaaah le bon vieux temps... J'ai encore l'Etranger dans une de mes bibliothèques noyé dans d'autres grands classiques de la littérature francophone (contrairement à la sf qui semble être une exception, on a fait d'excellentes choses en matière de bouquins). Cela dit, je ne suis pas sur que je le relirais de sitôt. Même s'il restera toujours mon héro a moi, j'ai décidé de m'en affranchir un peu plus: j'ai décidé de vivre.

 

B.

PS: je voudrais remercier tout mes proches qui me soutiennent dans la vie quotidienne, mais je les envoie aussi se faire foutre avec leurs listes de bouquins à lire. J'ai encore 83 bouquins à lire dans mes étagères.

PS2: je voudrais également remercier un visiteur régulier tournant sous Windows 95. Enfin quelqu'un avec un bon OS!

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité